Risque de black-out : relancer (provisoirement ?) Doel 3 et Tihange 2

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Depuis des mois, on évoque, en Belgique, la possibilité d'être confronté, cet hiver 2014-2015, à un black-out généralisé … Comme dans un pays sous-développé, on risque de se retrouver privé d'électricité pendant des heures, voire plusieurs jours ..

Comment en est-on arrivés là ? Il faut remonter à 2003, année où le Secr d'Etat à l'Energie de l'époque, un ECOLO a forcé e passage de la loi sur la sortie du nucléaire (en échange du vote ECOLO sur d'autres textes qui les dérangeaient) ; dans cette loi, on fixe à 40 ans la durée maximale d'exploitation des réacteurs nucléaires existants (donc fermeture du dernier réacteur en 2025) et interdiction d'en construire de nouveaux ; mais avec un article permettant d'échapper à cette fin annoncée en cas de danger de rupture d'approvisionnement. La logique aurait voulu que le Min de l'Energie suivant prenne les choses en mains et définisse une vraie politique énergétique à moyen et long terme mais il n'en fit rien (au point qu'en juin 2008, il refusa même de discuter au Parlement, de l'avenir énergétique du pays …). Son successeur ne fit pas plus dans le sens de la définition d'une politique énergétique …
Et, entre-temps, lors d'inspections 'de routine' de deux réacteurs (Doel 3 et Tihange 2), avec de nouveaux équipements de contrôle, des imperfections (sous la forme de micro-inclusions gazeuses) sont apparues dans l'acier des cuves. Acier, qui précisons-le quand même, a une épaisseur de 20 cm (et recouvert à l'intérieur de 7mm d'inox pour limiter la corrosion) ; et les micro-inclusions gazeuse, résultant du procédé de fabrication sont au coeur de la masse métallique et ne sont pas du tout traversantes. Et comme si cela ne suffisait pas, un acte de sabotage sur la turbine vapeur de Doel 4 a entraîné l'arrêt de ce réacteur, le temps des réparations (fin des réparations prévues avant fin décembre 2014).

La Belgique se retrouve donc avec une indisponibilité de +/- 3 GW de capacité de production électrique (sur une consommation située entre +- 6 et +/- 12-13 GW). Comme le pic de consommation se situe en début de soirée en hiver, si l'hiver est particulièrement rude, le pic de consommation sera élevé et la capacité de production, combinée aux possibilités d'importation (nos voisins subiraient aussi la rigueur de l'hiver), nous risquons de manquer de capacité de production ce qui entraînerait inévitablement un déclenchement des sécurités sur le réseau électrique et plongerait le pays dans le noir … Relancer l'ensemble pourrait prendre plus de 24 heures avant de revenir à la normale (pour autant que le jour suivant soit moins froid …).
Pour essayer de faire face à ce type d'accident, le gouvernement a défini un 'plan de délestage' qui consisterait à couper certaines zones de distribution d'électricité, de manière à disposer d'assez de puissance pour alimenter tout le reste. Mais il n'est pas certain que la coupure d'une telle consommation (des dizaines, voire des centaines de MW) ne déséquilibrait pas le réseau, entraînant un black-out ..

Il existe deux solutions : soit immobiliser 24 heures la SNCB (qui, de toutes manières, pour des raison évidentes, ne circulerait pas en cas d'annonce de délestage) ; le non-démarrage planifié le matin et le redémarrage planifié le lendemain matin ne devraient pas occasionner de problèmes au réseau, cela se fait tous les jours … MAIS, cela signifie d'énormes problèmes de mobilité dans tout le pays … Il faut donc éviter que la SNCB doive rester à l'arrêt ! Solution, oui, mais loin d'être idéale …

L'autre solution mais qui risque d'être encore plus polémique ais beaucoup plus sûre : redémarrer les deux réacteurs Doel 3 et Tihange 2 ! En effet, les problèmes détectés, si ils peuvent très légèrement entamer la résistance des cuves, ne présent aucun danger car le coefficient de sécurité est encore très important et, de plus, la nature du 'problème' est telle que l'on en doit pas s'attendre à une quelconque évolution (on s'imagine mal du gaz venant gonfler les inclusions existantes ou en créer d'autres)  d'un phénomène existant sans le moindre problème depuis une trentaine d'années …
Il 'suffit' que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités et autorise sans délai le redémarrage de ces deux réacteurs et ce, au moins jusque fin mars 2015 ! Ce serait la logique même mais oseront-ils ? Jen doute 🙁

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