CETA prendre ou à laisser

drapeau européen
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Depuis quelques jours, on assiste à une tragi-coméde dont les acteurs sont à la fois le pouvoir politique wallon (Parlement et gouvernement) d'une part et l'UE et le Canada d'autre part.

Ce qui est en jeu, c'est ni plus moins que la signature par l'UE et le Canada du traité de libre-échange appelé 'CETA' ( Comprehensive Economic and Trade Agreement ) ou, en Français, 'AECG (Accord économique et commercial global) prévue à Bruxelles le 27 octobre. Le problème, c'est que le commerce extérieur étant une compétence régionalisée en Belgique, le pouvoir régional doit donner son accord au fédéral pour que celui-ci signe, au nom des entités fédérées, un tel traité et, ce dit pouvoir régional a refusé de donner mandat au fédéral de signer en son nom. Les raisons invoquées sont assez foeus, surtout quand on pense que la Wallonie demande des garanties au Canada en termes de droits de l'Homme … Comme si le Canada était une dictature … Et ce, alors que la Wallonie (actionnaire à 100% de la FN, fabricant d'armes renommé) n'hésite pas à exporter très régulièrement en grandes quantités des armes dans des pays qui sont tout sauf des exemples de démocratie …

On peut très légitimement s'imaginer qu'il s'agit d'un bras de fer entre le PS et le cdh et le gouvernement fédéral dont ils ne font pas partie, à leur grande déception … Le Parlement et le Gouvernement wallons, en particulier le PS et le cdh qui sentent (plus que) le souffle de l'extrême-gauche, veulent s'affirmer comme de bons gauchistes qui s'opposent au pouvoir de l'argent, aux multinationales (dont ils pleurent le départ quand, comme Caterpillar ou ArcelorMittal, elles ferment leurs usines). Ils font tout simplement du chantage à l'UE, en comprenant pas (ou feignant de ne pas comprendre) que c'est une image très négative qu'ils donnent de la Wallonie, de la Belgique et de l'UE …

L'UE a donné à la Wallonie jusqu'au vendredi 21 octobre pour donner son accord à la signature du CETA ('il faut pouvoir organiser la signature moins d'une semaine plus tard, les Canadiens doivent également prendre leurs dispositions pour venir à Bruxelles, …) et au cours du Conseil européen de ces jeudi 20 et vendredi 21, les efforts des uns et des autres pour faire céder le petit David (la population de la Wallonie représente moins d'1% de la population de l'UE et il serait anormal qu'une infime minorité décide pour les 99 autres %) se font de plus en plus intenses. Et on sent, en ce jeudi, que le ton, du côté wallon, se fait moins intransigeant, laissant percevoir une possibilité de sortie de crise … Mais à quel prix ? Cet exercice de musculation laissera quoi qu'il en soit des traces négatives … Et cela ne risque pas, à terme, de profiter à la Wallonie …

CETA à prendre ou à laisser semblent dire les Wallons … Espérons que la raison l'emporte et que ce sera pris … Et que l'UE pourra continuer à aller de l'avant

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