Un salaire minimal européen : oui, mais progressivement

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Dans les pays à niveau de vie élevé, de plus en plus de voix s'élèvent pour lutter contre le 'dumping social' lié aux travailleurs originaires des pays de l'UE à niveau de vie plus bas et qui sont 'détachés' sur les chantiers, dans les entreprises d'autres pays tout en conservant eur salaire d'origine et leur couverture sociale, ce qui constitue, pour certains une concurrence déloyale (quoique a priori légale).

pour résoudre ce problème important pour plusieurs économies de l'UE, une solution est souvent proposée : la création d'un salaire minimum européen. Si l'idée peut paraître, d'un point de vue purement théorique, séduisante, en pratique, il va différemment. En effet, si on examine attentivement le graphique ci-dessous :

Le salaire minimal en Europe

on constate plusieurs choses :

– tous les pays de l'UE n'ont pas fixé un salaire minimum ; p.ex. celui-ci n'entrera en vigueur, en Allemagne (la 1ère économie de l'UE) qu'en 2015. Certains pays ont opté pour des salaires minimaux sectoriels résultant de la négociation en fonction des spécificités des secteurs concernés

– les différences sont énormes entre les pays à l'Est de l'UE et ceux situés à l'ouest : la fourchette va de 157–€ (bruts mensuels) à 1.874,-€ (bruts mensuels) soit pratiquement un facteur 12 !

Dans ces contrions, il est illusoire d'instaurer un salaire minimum européen unique – en tout cas pas en une fois – sans déstabiliser complètement des économies déjà (très) fragiles. La solution serait d'instaurer un salaire minimum européen 'moyen et donner aux pays à plus faible revenu, p.ex. 10 (ou 20) ans pour l'atteindre ; dans un premier temps ce salaire minimum pourrait, p.ex. (à estimer/calculer en fonction des capacités des divers Etats-membres) à 700;-€ (bruts mensuels) à atteindre par tous les Etats-membres pour 2030 et ensuite le passer à 1.000,-€ pour 2040, ….De manière à ce que le différentiel diminue lentement tout en permettant aux économies devant relever leur salaire minimal de ne pas être soumise à une pression trop forte.

Ce salaire minimal européen devrait être considéré comme le seuil en-dessous duquel aucun Etat-membre ne pourrait descendre, libre aux Etats de fixer des salaires minimaux plus élevés (en les empêchant de baisser leurs références actuelles pour s'aligner sur le minimum européen …)

 

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