(Note : les références et les chiffres concernent la Belgique mais sont assez facilement transposables à d'autres pays)
Tant la France que la Belgique se préparent à adapter leur code du travail ( la France par la très controversée 'loi travail' et la Belgique par les mesures proposées par le Ministre de l'Emploi, Kris Peeters), l'objectif est de moderniser le droit du travail, l'adapter à la réalité économique actuelle.
Et, comme à chaque fois que l'on aborde la réforme du code du travail, la question de la durée du travail est abordée …
Certains veulent simplement réduire la durée maximale du travail (p.ex, en France, passer de 35 à 32 h ) sans perte de salaire, ce à quoi sont hostiles les entreprises car cela signifierait, de facto, une augmentation de leur coûts de production, ce qui les rendraient (encore) moins compétitives dans un marché mondialisé où la concurrence fait rage. Cela ne semble donc n'être une bonne solution ni pour les entreprises, ni pour l'emploi …
Et si, au lieu de réduire le temps de travail sans réduction de salaire, pour une fois, on pensait 'out of the box' ? Et si on passait à la semaine de 36 heures avec réduction proportionnelle du salire brut ? Cela serait favorable à l'économie mais pas suelement, cela améliorerait significativement la qualité de vie de l'ensemble des travailleurs !
En effet :
- en ne travaillant que 4 jours par semaine, les travailleurs disposeraient d'un jour de repos hebdomadaire supplémentaire pour passer du temps avec leurs enfants, bricoler, se former, … ou juste 'ne rien faire' …
- en continuant à fonctionner 5 jours sur 7, et pourquoi pas 6 ou 7 sur 7 ?), les entreprises pourraient faire des économies infrastructures, de matériel, mieux rentabiliser leurs investissement (utilisés 5 x 9 h par semaine au lieu de 38 h), …
- les embouteillages aux heures de pointe seraient moins importants car il y aurait au moins 10% de déplacements en moins (les transports lourds, les transports en commun, les services continus, …ne seraient que peu voire pas impactés), ce qui améliorerait déjà pas mal le confort des navetteurs
- la réduction salariale nette serait inférieure à 5% et serait, en partie au moins, compensée par 20% de déplacements en moins (il faudrait éventuellement revoir les modalités d'abonnement train, tram, bus), plus de temps pour mieux acheter, cuisiner des produits de saison au lieu de produits industrialisés (souvent bien plus chers), bricoler, … Sans oublier la meilleure qulité de vie !
- en réduisant le temps de travail avec réduction proportionnelle des salaires bruts, les entreprises, pour continuer à produire de la même manière seraient amenées à engager de nouveaux employés/ouvriers. On peut estimer leur nombre à 100-150.000 (un peu mois de 5 % de 4 millions), ce qui représenterait une économie substantielle pour les pouvoirs publics en termes d'allocations de chômage (de l'ordre de 1-1.5 milliard par an) qui pourrait servir à alléger la charge fiscale sur les particuliers et les entreprises (d'où une nouvelle compensation des 5 % de réduction salariale brute)
- …
Quel parti politique aura le courage de briser les tabous et de lancer le débat sur la place publique ?
Soyez le premier à commenter